Des professionnels de cigarette électronique en colère saisissent le CSA

Ce mercredi 15 avril 2020 au soir, TF1 a diffusé les deux derniers (10 et 11) épisodes de la saison 16 de Grey’s Anatomy avant de devoir marquer une pause. En effet, en raison du confinement dû au coronavirus, les acteurs qui effectuent le doublage voix ne peuvent pas travailler.

La FIVAPE en colère

Mais avant même sa diffusion sur la première chaîne française, la FIVAPE (Fédération interprofessionnelle de la Vape) a saisi le CSA concernant l’épisode 11 de la série américaine. L’association considère que l’épisode, qui traite du vapotage, va “à l’encontre de l’honnêteté de l’information”, explique-t-elle dans un communiqué de presse.

Dans cet épisode, nous découvrons un jeune étudiant sportif dont les poumons sont jugés “semblables à ceux d’un fumeur de 60 ans”, selon les propos d’un médecin de la série à succès, “à cause du vapotage”. Le médecin a dû faire une ablation pulmonaire partielle au jeune nageur qui “finira par pouvoir nager à nouveau mais, plus jamais à un niveau de compétition”. Il explique à son père, en l’exhortant à ne pas se sentir coupable : “ils ciblent les jeunes, ils les attirent avec des goûts de chocolat ou de barbe à papa. Vous n’êtes pas un idiot. Ils sont maléfiques”.

Une quasi-propagande

La FIVAPE estime que “l’épisode ciblé est mensonger, non conforme à la position des autorités sanitaires françaises sur l’utilisation du vaporisation et cautionne des thèses de conspiration et réactive l’amalgame entre les pathologies pulmonaires apparues aux États-Unis à l’été 2019 et le vapotage”. L’année dernière, aux États-Unis, une épidémie de lésions pulmonaires a fait plus de 60 morts et 2 800 malades chez les vapoteurs. Après étude, il semble que les brûlures chimiques aient été causées par des produits non conformes vendus sur le marché noir.

Un scénario intolérable

La FIVAPE et ses membres rappellent que la vape est un outil thérapeutique, destiné à amener les personnes à dépasser l’âge de leur dépendance au tabac. En tant que tel, il est inacceptable de permettre qu’une interprétation aussi déformée de la réalité soit transposée avec si peu de soin. “, s’indigne la FIVAPE dans son communiqué de presse.

Contacté par Le Parisien, le CSA explique que ses services visionneront la séquence, comme l’indique la procédure. Ce n’est pas la première fois que le CSA est saisi. Mais la FIVAPE risque d’être déboutée, comme cela a déjà été le cas lorsqu’en juillet 2019, des associations féministes l’ont saisi après la diffusion d’un épisode de Plus belle la vie, accusé d’avoir pris position en faveur de la gestation pour autrui. Le CSA avait alors souligné que la fiction permet une liberté dans la mise en scène des situations. Affaire à suivre…